Mundos Creados 1, Alexander Apostol, 2002
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L'artiste décrit un répertoire d'architectures modernistes des années 50, limité au seuil d'un Caracas qui perd systématiquement sa présence traditionnelle, se transformant en vestiges d'un passé opulent. et récent à se déplacer, indolent, vers l'avenir incertain.
Ces constructions, qui jouissaient autrefois d'une certaine renommée, sont converties numériquement et transformées en une espèce bizarre de monuments clos dont l'accès a été supprimé. L'objet urbain transfiguré apparaît impuissant, à la manière d'un monolithe creux ou solide, et dont la nature équivoque est mise en évidence par une texture porcelaine, craquelée et brillante qui en confirme la fragilité, une façade décorative. Ce répertoire edilicio, esthétiquement homogène, situé dans le centre de la ville démantelé, appartient au cadre de vie de l'artiste, une individualité refusée à l'espace public. Il cache également un répertoire de noms dont les références construisent une autre géographie littérale et fictive; Limoges, Royal Copenhagen, Sèvres, Meissen, Capodimonte, Rosenthal, Lladró racontent l’histoire d’une glorieuse utopie intitulée «Les structures anodines en ruine». Des nomenclatures qui entretiennent et repassent une revendication inachevée, le prétexte d’un paysage en détérioration. |